Le prix Malinvaud décerné à Pierre Boyer, professeur d'Économie à l'X
communiquÉ de presse - 23 juin 2017
Le prix Malinvaud décerné à Pierre Boyer, professeur d'Économie à l'X
Pierre Boyer, professeur chargé de cours à l'École polytechnique, a reçu le 21 juin 2017 le prix Malinvaud attribué par l'Association française de science économique (AFSE) pour son article « Efficiency, welfare and political competition », publié dans la revue Quarterly Journal of Economics.
Pour la deuxième année consécutive, le Prix Malinvaud de l'Association française de science économique a été attribué à un professeur de l'École polytechnique. Décerné tous les ans depuis 2010, ce prix récompense un jeune économiste de moins de 40 ans, auteur du meilleur article scientifique publié dans une revue de référence. En 2016, Isabelle Méjean, professeure associée à l'École polytechnique, a été primée pour son article « Firms, Destinations and Aggregate Fluctuations » publié dans Econometrica. Cette année, c'est au tour de Pierre Boyer, professeur chargé de cours à l'X, d'être distingué pour ses travaux portant sur les déterminants politiques des réformes de l'impôt sur le revenu.
Dans son article co-écrit avec le chercheur Felix Bierbraueur de l'université de Cologne, Pierre Boyer cherche à comprendre comment sont déterminés les barèmes de taxation de l'impôt sur le revenu. « Il y a de grandes différences entre la théorie développée en économie publique, et ce que l'on observe en pratique dans le monde réel », indique le professeur. D'après cette théorie, le barème de taxation serait choisi par un planificateur bienveillant, c'est-à-dire une entité abstraite allouant des poids sociaux à différentes catégories de la population. Et selon cette entité, davantage de poids sociaux seraient alloué aux populations aux faibles revenus. « Ces poids sociaux auxquels nous nous intéressons jouent un rôle essentiel pour fixer l'arbitrage entre équité et efficacité dans le schéma de taxation de l'impôt sur le revenu », précise Pierre Boyer. Ainsi, pour expliquer ces écarts entre la théorie et la réalité, l'économiste propose de déterminer les poids sociaux non plus à partir de cette hypothèse théorique, mais, cette fois, à partir de la concurrence électorale en faisant appel à l'économie politique.
Dans leur article, et pour la première fois dans leur discipline, les deux économistes ont en fait croisé les travaux de deux courants : la branche de l'économie publique avec celle de l'économie politique. « Nous avons réussi à faire le lien entre ces deux courants grâce aux résultats du mathématicien Emile Borel, un polytechnicien qui a élaboré un jeu de stratégie militaire, précise le professeur. Ce jeu a inspiré Roger Myerson, prix Nobel d'économie 2007, qui l'a introduit dans l'étude de l'économie politique ». A partir de ce jeu et en faisant une analogie avec la politique, le jeune économiste et son co-auteur ont donc réussi à faire le lien entre ces deux sous-disciplines de l'économie. Plus encore, leur article ouvre désormais la voie à des applications pratiques qui devraient permettre à terme de mieux comprendre les déterminants de changement de l'impôt sur le revenu depuis sa création en 1914 en France, et d'en expliquer les évolutions.
« Ce prix représente un grand encouragement pour la poursuite de mes recherches », souligne Pierre Boyer qui tient à exprimer sa gratitude aux membres du jury et au président, Roger Guesnerie, d'avoir sélectionné son article.
A propos de Pierre Boyer
Économiste français, Pierre Boyer est actuellement professeur chargé de cours à l'École polytechnique et au CREST. Il est également chercheur associé à l'institut CESifo de Munich et au centre de recherche sur l'économie politique des réformes à l'Université de Mannheim en Allemagne. Il est titulaire d'un doctorat en économie de l'École d'économie de Toulouse et de l'École des hautes études en sciences sociales. Ses travaux de recherche ont été récompensés par le prix de thèse de l'Association française de science économique, le prix d'économie de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, et le prix d'économie publique de l'institut CESifo de Munich (Allemagne).
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