Une étude sur les relations transatlantiques confirme les divergences entre Européens et Américains face aux situations de crise internationale
Washington D.C., September 4 /PRNewswire/ -- - Alors que les Américains soutiennent massivement l'implication de leur pays, les Européens remettent clairement en question le rôle de superpuissance des Etats-Unis.
- Les Français sont les Européens qui expriment le plus profond désaccord envers la politique étrangère américaine.
Une nouvelle étude sur les relations transatlantiques met clairement en évidence les différences flagrantes dans la façon dont les opinions publiques aux Etats-Unis et en Europe conçoivent la politique de leur gouvernement respectif face à des situations de crise (Corée du Nord, Moyen Orient, Iran,...). Fait marquant de cette étude, l'opposition en France face au leadership américain dans le monde augmente de 22 points en l'espace d'un an.
Menée en juin 2003 sur un panel comprenant plus de 8 000 Américains et Européens, l'étude " Transatlantic Trends 2003 " est le fruit d'un projet commun entre le German Marshall Fund of United States et de la Compagnia di San Paolo. Le contenu de cette étude, qui avait déjà été menée en 2002, porte principalement sur la perception des menaces internationales, du recours à la force, de l'équilibre géo-politique international, des zones de conflits actuelles (Moyen Orient, etc.).
Même si les résultats montrent qu'Américains et Européens partagent les mêmes préoccupations envers le terrorisme international (armes de destructions massives en Corée du Nord et en Iran, intégrisme islamique ou conflit israélo-palestinien), leurs avis divergent nettement sur la manière de répondre à ces menaces.
Ainsi les Américains auraient plus facilement recours à la force militaire que les Européens pour se débarrasser des armes de destruction massive et n'hésiteraient pas à passer outre les recommandations des Nations Unies si leurs intérêts nationaux étaient en jeu. De plus, ces derniers seraient plus enclins à exercer une certaine pression sur les Etats Palestiniens et Arabes.
Au travers de cette enquête les Européens remettent clairement en question la domination internationale des Etats-Unis désapprouvant la politique étrangère menée actuellement. Le taux de désaccord des Italiens et des Allemands augmente notamment de 20 points par rapport à l'année précédente. Les Français se distinguent eux par le taux le plus élevé d'Europe (82% la désapprouvent, soit 18 points au dessus de la moyenne européenne).
L'opinion publique allemande change ainsi radicalement d'avis sur les USA. Les Allemands ne sont plus que 9% à penser que les Etats-Unis sont importants pour leurs intérêts (à comparer aux 20% en 2002). Cette évolution de l'opinion publique allemande, passant d'une position d'équilibre à un positionnement pro-européen, pourrait avoir un impact significatif sur le développement de l'Union européenne et de l'axe franco-allemand.
Une large majorité des Français (70% comparés aux 48% de l'étude 2002), des Allemands (50%) et des Italiens (50%) pense que la position dominante des Etats-Unis à l'international est devenue " indésirable ". Au total, moins de la moitié des Européens qui ont répondu à cette étude (45%) exprime le désir de voir une forte présence U.S dans le monde. Un véritable retournement de situation par rapport au pourcentage de l'édition 2002 (64 %).
A l'opposé de l'attitude critique des Européens, les Américains soutiennent plus que jamais l'implication active de leur pays à l'étranger (77%). Il faut remonter en 1947 pour retrouver une telle adhésion. Parallèlement, les partisans de l'isolationnisme enregistrent le pourcentage le plus bas de leur histoire (15 %). En outre, 80% des Américains pensent que l'Europe doit elle aussi exercer une influence forte.
" Dans l'ensemble, les évènements de l'année dernière ont entraîné une dégradation de l'opinion publique européenne vis-à-vis des USA alors que dans le même temps l'opinion publique américaine vis-à-vis de l'Europe s'améliorait sensiblement. Cette contradiction signifie tout simplement que ni les Américains, ni les Européens ne souhaitent mener seuls les questions de politique internationale et encore moins entrer en compétition. La solution idéale serait de faire coexister une Union européenne forte et une superpuissance américaine travaillant ensemble au travers d'institutions multilatérales ", déclare Craig Kennedy, Président du German Marshall Fund.
Pour de plus amples informations concernant les chiffres clés de l'étude veuillez consulter l'adresse suivante : http://www.gmfus.org/transatlantictrends.