Une nouvelle enquête de BIOTECanada indique que près de 7000 emplois scientifiques hautement spécialisés sont sur le point de disparaître
La récession continue de faire sentir ses effets néfastes sur les sociétés émergentes à la recherche d'investissements en capitaux pour la commercialisation de leurs découvertes scientifiques en biotechnologie. À la suite de la mise à jour d'une enquête sur les sociétés de biotechnologie émergentes du Canada, BIOTECanada s'inquiète devant le constat qu'une incroyable portion de plus de 70 % des sociétés serait à court de liquidités et incapable de continuer ses activités de recherche actuelles d'ici un an. Le plus préoccupant pour l'économie du Canada est que ces sociétés gèrent les liquidités dont elles disposent en réduisant leur personnel et en mettant fin à des programmes. Ces résultats s'ajoutent à ceux de l'enquête de BIOTECanada de décembre 2008, selon lesquels 50 % des entreprises seraient à court de liquidités dans les douze mois.
« Ces sombres statistiques laissent penser qu'il y aura de nouvelles mises à pied de scientifiques, de chercheurs et d'entrepreneurs ayant fait de longues études dans les domaines de l'agriculture, de l'innovation médicale, de la production d'énergie renouvelable et de la recherche industrielle. S'il perd le pied qu'il a pris sur le marché international, le Canada se retrouvera peut-être engagé sur une voie qui ne lui permettra plus de fournir l'environnement dont une économie du savoir stable a besoin pour retenir ces gens de talent », affirme Brad Thompson, le président et chef de la direction d'Oncolytics de Calgary, une entreprise de développement de médicaments biotechnologiques contre le cancer, et le président du conseil d'administration de BIOTECanada. « Il ne faut pas sous-estimer l'impact de ces pertes sur le bien-être économique à long terme du Canada. »
Selon les calculs de BIOTECanada, 2500 chercheurs et scientifiques hautement spécialisés ont déjà été mis à pied. Ce nombre augmentera à plus de 7000 suppressions permanentes en moins d'un an, si du financement à brève échéance ne peut pas être obtenu pour aider provisoirement les sociétés jusqu'à ce que le marché normal des capitaux s'ouvre de nouveau.
L'industrie a apporté au secteur privé de la recherche au Canada plus de 12,3 % de son investissement et a été la seule industrie à augmenter son engagement envers la R.-D. en 2008. L'OCDE prévoit que la biotechnologie sera la source principale des nouveaux traitements médicaux dans les dix prochaines années, offrant un nouveau médicament ou traitement par an, et qu'elle sera également une ressource importante pour la production chimique, plastique et énergétique.
« De nombreuses nations, y compris les États-Unis, le Royaume-Uni, Israël, l'Australie et même la Norvège, ont annoncé des milliards de dollars en programmes de prêts et d'investissements dans leur industrie respective de la biotechnologie », a expliqué Peter Brenders, le président et chef de la direction de BIOTECanada. « La perte d'autant d'emplois et de programmes signifie que le Canada laissera, dans les faits, d'autres pays tirer profit de ses recherches. »
« D'autres pays développés font preuve d'un profond engagement envers leur industrie de la biotechnologie par le biais de programmes multimilliardaires immédiats de prêts et d'aide. Le Canada a fait croître en son sein une industrie de la biotechnologie de classe mondiale. Cet investissement se retrouvera menacé si des solutions rapides du même ordre ne sont pas mises en ?uvre ici », affirme Ross MacLachlan, le président et chef de la direction de Lignol Energy Corporation, une société de biocarburants et de produits biochimiques de Burnaby, Colombie-Britannique.
L'industrie poursuit les discussions avec le gouvernement fédéral au sujet d'un plan qui assurerait le soutien du secteur. Le plan s'appuie sur un programme de prêts temporaires qui permettraient aux entreprises de maintenir leurs activités. .
« Les entreprises du secteur cherchent d'autres moyens que les mises à pied de pouvoir continuer leurs activités », affirme Yves Rosconi, le président et chef de la direction de la montréalaise Theratechnologies, une entreprise de développement de médicaments biotechnologiques. « Je vois en effet plus de sociétés qu'avant rechercher des partenariats stratégiques, transférer leurs activités ou conclure des ententes de développement conjoint. Les marchés des investisseurs reprendront, et l'objectif est de s'assurer que nos sociétés et emplois survivent d'ici là, afin de confirmer que nous sommes des chefs de file de la bioéconomie mondiale. »
« Le gouvernement reconnaît sans aucun doute la valeur de l'innovation effectuée dans le secteur privé, alors nous espérons qu'il comprendra qu'aider provisoirement le secteur à traverser la crise est une action qui s'intègre dans sa stratégie de redressement économique à court et à long terme », affirme M. Brenders. « Mais il y a urgence d'agir maintenant. »
AU SUJET DE BIOTECanada ?
BIOTECanada se consacre au développement commercial durable de l'innovation en biotechnologie au Canada. Il s'agit d'une association nationale de plus de 250 sociétés membres financée par son industrie qui représente les multiples acteurs de la biotechnologie, y compris les entreprises émergentes et établies des secteurs de la santé, industriel et agricole, ainsi que les établissements universitaires et de recherche et les autres organisations pertinentes.
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