Parvenir à un accès universel: les progrès accomplis
Alors que nous approchons de la journée mondiale de lutte contre le SIDA, qui a lieu dans le monde entier le 1er décembre, il nous est rappelé que, malgré les progrès réalisés dans l'élargissement de l'accès aux traitements et à la prévention ainsi que dans le développement de nouveaux instruments de prévention, le monde n'est toujours pas parvenu à définir des objectifs pour fournir un accès universel à la prévention, au traitement et aux soins du VIH/SIDA d'ici à 2010. Sur les 9,5 millions de personnes dont on estime qu'elles ont besoin d'une thérapie antirétrovirale, près de 5,5 millions n'en bénéficient toujours pas. Il est clair que les efforts de prévention sont également insuffisants, comme le montre le fait que 7400 personnes continuent d'être infectées chaque jour par le VIH. Pour deux personnes mises sous traitement, cinq autres personnes se font infecter par le VIH.
Le monde doit poursuivre l'élargissement de l'accès aux traitements et aux soins du VIH/SIDA avec comme objectif de mettre ces services de base à la disposition de toute personne qui en a besoin. Dans le même temps, nous ne devons pas négliger la prévention contre le VIH. La prévention est particulièrement importante pour les femmes. Selon l'Organisation mondiale de la Santé, les affections liées au SIDA sont la principale cause de décès et de maladie chez les femmes en âge de procréer dans les pays à revenu faible ou moyen. Un maintien de l'attention sur les méthodes de prévention existantes et un engagement soutenu dans le développement de nouvelles méthodes permettront d'augmenter la probabilité d'atteindre les objectifs d'accès universel au traitement et aux soins.
Le coût est la principale barrière à l'augmentation de l'accès au traitement et aux soins. Le travail de modélisation récemment réalisé par le groupe de travail AIDS 2031 Coûts et Financement («Costs and Financing») prévoit que, d'ici à 2031, plus de 20 millions de personnes supplémentaires seront infectées par le VIH, et il s'agit là du scénario optimiste. Selon les projections, les pays en développement auraient besoin de 35 milliards USD par an - trois fois ce qui est dépensé aujourd'hui ? pour combattre la pandémie. Des outils de prévention meilleurs ? bien meilleurs ? pourraient faire baisser la facture en réduisant de façon spectaculaire le nombre de nouvelles personnes infectées par le VIH et nécessitant donc des traitements et des soins coûteux. Généralement, les vaccinations sont les interventions de santé publique les plus rentables et celles qui ont le plus grand impact dans la lutte contre les maladies infectieuses. Et un vaccin contre le SIDA offre le meilleur espoir d'arrêter, et pas simplement d'atténuer, la pandémie.
Grâce à la persévérance et au travail acharné de milliers d'individus à travers le monde, des progrès significatifs ont été réalisés en 2009 en vue du développement d'un vaccin contre le SIDA. Malheureusement, ces avancées prometteuses interviennent alors même que le financement consacré à la recherche d'un vaccin contre le SIDA s'est réduit pour la première fois en 10 ans, baissant de 10% au niveau mondial l'an dernier. Dans cette phase cruciale pour la science, le monde ne doit pas prendre de la distance mais intensifier ses efforts pour relever le défi. Ce défi ? pas seulement pour les scientifiques mais aussi pour les décideurs, les dirigeants de l'industrie et les bailleurs de fonds ? consiste à réaliser les investissements vitaux pour tirer parti du dynamisme extraordinaire dont nous avons été témoins cette année.
Fin septembre, les autorités américaines et thaïlandaises ont annoncé qu'un vaccin candidat contre le SIDA a pour la première fois démontré une efficacité, quoique modeste, sur les humains dans le cadre d'un essai de phase III en Thaïlande. Par la suite, les chercheurs travailleront pour déterminer comment, précisément, ce vaccin candidat a évité l'infection et comment établir des priorités dans les recherches en cours sur la base des résultats thaïlandais. Quelques semaines plus tôt, des chercheurs de l'IAVI et affiliés à cette dernière avaient annoncé la découverte de deux nouveaux anticorps capables de neutraliser une large gamme de variantes du VIH. Ceux-ci étaient les anticorps les plus actifs et présentant le pouvoir de neutralisation le plus large à avoir été identifiés en plus d'une décennie et les premiers à provenir d'un donneur d'un pays en développement. Cette découverte pourrait accélérer le travail en cours pour développer un immunogène, ou composant de vaccin, qui suscitera des anticorps aussi puissants chez l'humain.
Et lors d'une conférence sur un vaccin contre le SIDA qui a eu lieu à Paris en octobre, d'autres données prometteuses ont été publiées. De nouveaux résultats ont mis en lumière les caractéristiques de la variante particulière du VIH qui est transmise d'une personne à une autre. Une étude de la transmission hétérosexuelle a révélé un effet de goulet d'étranglement, au cours duquel seul un virus «fondateur» unique s'installe dans la plupart des cas. Cela pourrait représenter une bonne nouvelle pour l'élaboration d'un vaccin, car cela pourrait signifier qu'un vaccin contre le VIH n'aurait pas besoin de neutraliser chaque variante du VIH, mais seulement les virus qui sont transmis d'une personne à une autre. Également à Paris, des résultats sans précédent ont été présentés à partir d'une étude réalisée sur les animaux d'un prototype de vaccin contre le SIDA conçu pour susciter l'immunité à médiation cellulaire, la partie du système immunitaire qui utilise des lymphocytes T pour détruire les cellules humaines ayant été infectée par un pathogène invasif tel que le VIH. Dans cette étude, bien que les animaux vaccinés aient été infectés à la suite d'une exposition au SIV, le cousin simien du VIH, la moitié d'entre eux ont développé des niveaux non détectables du virus dans leurs organismes.
Pour que ces progrès puissent se poursuivre aussi rapidement que possible jusqu'à leur terme, un vaccin efficace contre le SIDA pour tous, ce domaine requiert l'engagement de scientifiques et d'entrepreneurs dévoués, le soutien des dirigeants politiques, l'aide des communautés qui accueillent des installations de recherche, le dévouement des volontaires pour réaliser les essais et la générosité des bailleurs de fonds. À l'occasion de cette journée mondiale de lutte contre le SIDA, l'IAVI demande instamment à ceux qui sont engagés dans la lutte contre le SIDA de redoubler leurs efforts de soutien, d'engagement et d'investissement pour que le vaccin devienne une réalité. Le plus tôt le monde disposera de meilleurs instruments de prévention contre le VIH, comme un vaccin, le plus tôt les taux d'infection pourront baisser, ce qui rendra plus faciles le traitement et les soins pour toutes les personnes touchées par la pandémie.
A propos de IAVI
L'initiative internationale pour un vaccin contre le Sida (IAVI - International AIDS Vaccine Initiative) est une organisation mondiale à but non lucratif dont la mission est de garantir le développement de vaccins préventifs contre le VIH qui soient sans danger, efficaces et accessibles pouvant être utilisés dans le monde entier. Fondée en 1996 et opérationnelle dans 25 pays, l'IVAI et son réseau de collaborateurs de recherche développent des vaccins candidats. L'IAVI a été fondée avec le soutien financier généreux de la fondation Alfred P. Sloan, de la Fondation Rockefeller, de la Fondation Starr et de la Fondation Until There's A Cure. On trouve également parmi les principaux soutiens la fondation Bill & Melinda Gates, la fondation pour les instituts nationaux de santé, la fondation John D. Evans, le New York Community Trust, le James B. Pendleton Charitable Trust ; les gouvernements du Canada, du Danemark, de l'Inde, d'Irlande, des Pays-Bas, de Norvège, d'Espagne, de Suède, du Royaume Uni et des États-Unis, du gouvernement autonome basque, de l'Union Européenne ainsi que de la ville de New York et de l'Economic Development Corporation ; les organisations multilatérales telles que la Banque Mondiale, des entreprises donatrices dont BD (Becton, Dickinson & Co.), Bristol-Myers Squibb, Continental Airlines, Google Inc., Henry Schein, Inc., Pfizer Inc et Thermo Fisher Scientific Inc. ; les principales ?uvres de charité contre le SIDA telles que Broadway Cares/Equity Fights AIDS ; d'autres donateurs privés tels que The Haas Trusts ; et la générosité de nombreuses personnes du monde entier. Pour de plus amples informations, rendez-vous sur le site www.iavi.org.
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