Le sirolimus réduit le risque de cancer chez les greffés du rein
BERLIN, February 6 /PRNewswire/ -- Une nouvelle étude publiée dans le numéro de février du Journal de l'American Society of Nephrology montre que le risque de cancer chez les greffés du rein, cinq ans après leur greffe, a été réduit de plus de 50 % chez les patients traités avec du sirolimus après l'arrêt de la prise de ciclosporine pendant trois mois.
Le cancer est la deuxième cause de décès prématuré chez les greffés du rein, avec une incidence supérieure à 10 fois celle de la population générale. À ce jour, il est largement considéré que ce risque est dû à une immunosuppression globale liée à un effet de classe des médicaments utilisés.
<< Après une greffe, les tumeurs malignes constituent une cause majeure de morbidité et de décès associés à une réaction d'immunosuppression à l'issue d'une greffe d'organe >>, a déclaré le docteur Josep Campistol, directeur de l'Institut clinique de néphrologie et d'urologie à l'hôpital de Barcelone. << Les découvertes de cette étude sont extrêmement importantes pour les patients qui ont subi une greffe, en tout premier lieu parce que le cancer est la deuxième cause de décès prématuré chez ces patients. >>
Il a ajouté : << Cette étude démontre de manière notable que le sirolimus peut retarder l'apparition et/ou diminuer la fréquence des tumeurs malignes chez ces patients. Un suivi à plus long terme et des essais supplémentaires sont nécessaires pour confirmer des résultats déjà prometteurs >>.
Détails de l'étude
Dans cette analyse de l'étude de maintenance du rapamune, 430 greffés du rein ont été choisis de manière randomisée pour continuer un traitement avec le sirolimus (SRL), la ciclosporine (CsA) et des stéroïdes (ST) ou pour interrompre la prise de la ciclosporine.
Carcinome cutané
Les cancers de la peau ont également inclus les mélanomes, la maladie de Bowen et des cancers de la peau non spécifiés.
Les analyses du projet thérapeutique (ITT) des carcinomes cutanés sont indiquées ci-après :
- à cinq ans, concernant les carcinomes cutanés, il y avait moins de lésions dans le groupe de retrait de la ciclosporine : 109 contre 39 (SRL-CsA-ST contre SRL-ST), et les taux annualisés moyens étaient également inférieurs : 107,7 contre 35,8 (SRL-CsA-ST contre SRL-ST).
- Le développement du premier carcinome cutané a été retardé dans le groupe de retrait de la ciclosporine (durée moyenne pour le développement du premier carcinome : 491 jours contre 1126 ; P = 0.007).
- Le risque relatif d'un carcinome cutané s'est avéré 65 % moins élevé chez les patients ayant interrompu la ciclosporine (risque relatif SRL-ST à SRL-CsA-ST 0,346 ; 95 % intervalle de confiance 0,227 à 0.556 ; P < 0.001).
- Le risque relatif des deux formes les plus courantes de carcinome cutané (épithélioma basocellulaire et épithélioma spinocellulaire) a été significativement réduit avec SRL+ST.
Cancers non-cutanés
Les cancers non-cutanés observés dans cette étude ont été les cancers du poumon, du larynx, de l'oropharynx, du rein, du tractus gastro-intestinal, de la prostate, du sein, de la thyroïde et du col de l'utérus ainsi que les gliomes, les lipso-sarcomes, les astrocytomes, la leucémie, les lymphomes et le sarcome de Kaposi.
18 tumeurs malignes non-cutanées ont été enregistrées chez les patients qui sont restés avec la ciclosporine comparé à 8 tumeurs seulement dans le groupe ayant interrompu la prise de la ciclosporine. Le taux de survie sans tumeur maligne non-cutanée s'est révélé supérieur chez les patients ne prenant pas la ciclosporine, 90,38 % contre 95,99 % (SRL-CsA-ST contre SRL-ST). P =0.032, analyse ITT.
En conclusion, il apparaît qu'un traitement basé sur le sirolimus pourrait permettre de réduire le risque de cancer chez les patients ayant subi une greffe de rein réussie.
Cette analyse est une des séries d'études de données conduites à partir de l'étude du régime de maintenance du rapamune.