Les résultats de la 1ère année de l'étude RIO-Europe sont publiés dans The Lancet
ANVERS, Belgique, April 15 /PRNewswire/ --
- Le rapport d'étude publié conclut que rimonabant tient ses promesses thérapeutiques d'amélioration de divers facteurs de risques cardiovasculaires et métaboliques
Les résultats de la première année de l'essai de deux ans intitulé Rimonabant In Obesity - Europe (RIO-Europe) (rimonabant et obésité), une étude clinique de Phase III qui comparait le rimonabant, le premier agent d'une nouvelle catégorie de thérapies appelés bloqueurs sélectifs cannabinoïdes de type 1 (CB1), à un placebo, ont été publiés aujourd'hui dans The Lancet. Les conclusions portaient sur des patients obèses ou avec un surplus de poids qui prennent 20 mg de rimonabant une fois par jour. Elles indiquaient une réduction importante du poids, du tour de taille - un indice important d'adiposité intra-abdominale, ainsi qu'une amélioration de la résistance à l'insuline et des profils de lipide et de glucose positifs. L'amélioration des lipides (cholestérol HDL et triglycérides) s'est avérée partiellement indépendante de la perte de poids. Ce fait suggère un effet direct du rimonabant sur ces paramètres importants de risque métabolique cardiovasculaire. Les résultats de l'essai ont aussi révélé une diminution du nombre de patients atteints de syndrome métabolique (i) dans le groupe qui prenait 20 mg par jour de rimonabant.
Malgré les progrès réalisés dans la gestion des maladies cardiovasculaires (MCV) depuis quelques décennies, celles-ci demeurent néanmoins la principale cause de décès dans le monde. L'obésité représente un fardeau majeur pour la santé publique et un facteur de risque important pour l'apparition d'une maladie cardiovasculaire (ii). Habituellement, on mesure l'obésité par l'indice de masse corporelle (IMC). Mais des découvertes récentes ont révélé que l'obésité abdominale constitue un meilleur signe précurseur de crise cardiaque que le poids ou l'IMC (ii). La réduction de la graisse abdominale est une priorité reconnue pour réduire le risque de MCV (iii). Les résultats d'un an de l'étude RIO-Europe confirment le potentiel de rimonabant de devenir un outil important de réduction de divers facteurs de risques cardiovasculaires par la réduction de la masse corporelle et l'amélioration des paramètres associés au syndrome métabolique chez les personnes obèses ou ayant un excédent de poids.
Après un an, les patients traités à 20 mg par jour de rimonabant avaient perdu, en moyenne, 6,6 kg (p<0,001 c. placebo), par rapport à 3,4 kg pour les personnes qui prenaient 5 mg par jour de rimonabant (p=0,002 c. placebo) et 1,8 kg pour les personnes qui prenaient un placebo. Les patients qui prenaient 20 mg par jour de rimonabant ont aussi profité d'une réduction moyenne de leur tour de taille de 6,5 cm (p< 0,001) par rapport à 3,9 cm pour celles qui prenaient 5 mg par jour de rimonabant (p=0,002 c. placebo) et à 2,4 cm pour celles qui ont pris un placebo.
Parmi les patients qui ont participé à l'étude, 67,4 % de ceux qui ont été traités à 20 mg par jour de rimonabant ont perdu plus de 5 % de leur poids initial (p<0,001 c. placebo), par rapport à 44,2 % des patients dans le groupe à 5 mg par jour de rimonabant (p=0,001 c. placebo) et à 30,5 % dans le groupe au placebo. De plus, 39 % (p<0,001 c. placebo) des patients traités à 20 mg par jour de rimonabant ont perdu plus que 10 % de leur poids initial, par rapport à 15,3 % de ceux traités à 5 mg par jour de rimonabant et à 12,4 % de ceux qui prenaient un placebo.
Le pourcentage de patients qui satisfaisaient aux critères du syndrome métabolique a été réduit de 54 % après une thérapie à 20 mg de rimonabant, comparativement à 21 % chez ceux traités avec un placebo (p<0,001). En plus de la réduction du poids et du tour de taille, on a observé une amélioration statistiquement importante des facteurs de risque métabolique, avec 20 mg de rimonabant par rapport au placebo. Chez les patients traités à 20 mg par jour de rimonabant pendant un an, le cholestérol HDL (bon cholestérol) a augmenté de 22,3 % (p<0,001 c. placebo), par rapport à 16,2 % (p=0,005) dans le groupe à 5 mg par jour de rimonabant et à 13,4 % dans le groupe au placebo. On a réduit les triglycérides de 6,8 % chez les patients traités à 20 mg de rimonabant
(p< 0,001 c. placebo), comparativement à une hausse de 5,7 % et de 8,3 % respectivement, dans les groupes à 5 mg de rimonabant et sur placebo. Presque 50 % des changements produits par le rimonabant sur les taux de cholestérol HDL et de triglycérides étaient indépendants de la perte de poids observée. Cela permet de supposer qu'il y a un effet direct du médicament sur le métabolisme des lipides.
On a constaté une réduction importante du glucose dans le plasma à jeun, soit 0,09 mmol/l chez les patients traités avec 20 mg de rimonabant 20mg (p=0,026 c. placebo). On peut comparer ces chiffres à une hausse de 0,03 mmol/L dans le groupe traité au placebo. On a observé le même modèle pour les niveaux d'insuline qui ont chuté de 1,0 microIU/ml dans le groupe traité avec 20 mg de rimonabant (p<0,001 c. placebo) par rapport à une hausse de 1,8microUI/mL dans le groupe traité au placebo. Enfin, on a observé une réduction de 0,3 % des HOMA-IR (une mesure de résistance à l'insuline) dans le groupe à 20 mg rimonabant (p=0,002 c. placebo), comparativement à une hausse de 0,4 % dans le groupe traité au placebo.
<< Les résultats de l'essai d'un an RIO-Europe indiquent que les patients traités à 20 mg par jour de rimonabant ont constaté une amélioration d'une vaste gamme de facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Non seulement avons-nous constaté une réduction de la masse corporelle, mais les patients ont aussi été en mesure d'obtenir une réduction importante de leur tour de taille, ce qui constitue une mesure de la dangereuse adiposité intra-abdominale. En outre, les patients ont constaté des améliorations importantes de leurs profils lipidiques et glycémiques >>, déclare Dr. Luc Van Gaal, professeur de diabétologie, de métabolisme et de nutrition clinique à l'Hôpital universitaire d'Anvers, en Belgique et chercheur principal dans l'essai RIO-Europe. << Ce qui est particulièrement remarquable, dans l'étude, est l'effet de 20 mg de rimonabant sur les facteurs de risque métaboliques et cardiovasculaires, qui sont indépendant, pour une part, de la perte de poids >> a-t-il ajouté.
Les conclusions de l'étude RIO-Europe ont aussi démontré que le rimonabant est bien toléré. Ses effets secondaires sont surtout faibles et temporaires. La plupart du temps, il s'agit de nausées (4,3 %, 5,1 % et 12,9 % pour le placebo, le rimonabant à 5mg et le rimonabant à 20mg respectivement), de diarrhée (3,0 %, 6,0 % et 7,2 %) et d'étourdissements (4,9 %, 7,0 % et 8,7 % pour le placebo, le rimonabant à 5mg et le rimonabant à 20mg respectivement). Seul un très petit nombre de cas a dû interrompre la thérapie à cause de ces effets secondaires.
RIO Europe, une étude internationale, multicentrique, aléatoire, à double insu, avec contrôle parallèle, a comparé rimonabant en doses quotidiennes de
20mg et de 5mg à un placebo chez 1 507 patients obèses ou ayant un excédent de poids (indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m carré, ou
IMC > 27 kg/m carré et des comorbidités, par exemple une dyslipidémie, traitée ou non et (ou) une hypertension, traitée ou non). Après une période de tri de deux semaines, on a prescrit aux patients une diète hypocalorique moyenne (conçue pour réduire l'absorption quotidienne de calories de 600 kcals des besoins en énergie des patients). Puis, on leur a administré un placebo pendant une période de rodage de quatre semaines. Ensuite, on a réparti les patients, au hasard, à un des trois groupes de thérapies : rimonabant à 20 mg ou à 5 mg ou un placebo pendant 104 semaines de thérapie à double insu, selon un ratio de répartition de 2:2:1. À chaque visite, les patients recevaient des conseils diététiques et on les encourageait à augmenter leur activité physique. L'étude a été menée dans 60 centres en Europe et aux États-Unis, pendant 2 ans.
RIO-Europe est une parmi quatre étude de phase III qui composent le programme RIO. Ce programme vise à évaluer l'efficacité et l'innocuité du rimonabant en ce qui a trait à la réduction du poids et à l'amélioration des facteurs de risque métabolique, chez plus de 6 600 personnes obèses ou ayant un excédent de poids. Les résultats après un an de l'étude RIO-Europe ont été publiés pour la première fois au congrès de la Société européenne de cardiologie, à Munich, en 2004. On a livré, récemment, les données de deux ans à la séance scientifique annuelle de l'American College of Cardiology à Orlando, en Floride.
Les améliorations des facteurs de risque métabolique et cardiovasculaires chez les patients qui ont reçu du rimonabant en doses quotidiennes de 20mg dépassent ceux que l'on attendait par des réductions de poids seulement. La publication conclut que les résultats de l'étude d'un an démontrent que le rimonabant produit une réduction de poids et du tour de taille cliniquement importante, ainsi que des améliorations connexes de plusieurs facteurs de risque métaboliques et cardiovasculaires. Par conséquent, il tient ses promesses thérapeutiques.
(i) Le syndrome métabolique est un terme qui désigne divers risques ou états qui menacent la santé et augmentent les chances d'une personne de développer une maladie cardiaque, un AVC ou le diabète. Selon la définition de l'ATP III, le syndrome métabolique inclut au moins 3 des critères suivants : obésité abdominale : tour de taille : hommes >102 cm (40 pouces), femmes > 88 cm (35 pouces) ; hypertension : >130/85mmHg ; hypertriglycéridémie : >150mg/dL ; cholestérol HDL bas : hommes <40mg/dL, femmes <50mg/dL ; glucose anormal à jeun : supérieur ou égal à 110mg/dL.
(ii) Yusuf et al, Effect of potentially modifiable risk factors associated with myocardial infarction in 52 countries (the INTERHEART study): case-control study. The Lancet, Volume 364 Numéro 9438, 11-17 septembre 2004.
(iii) Ford et al, Increasing Prevalence of the Metabolic Syndrome Among US Adults. Diabetes Care, Vol 27, Numéro 10, octobre 2004
Pour obtenir de plus amples renseignements : Dr. Luc Van Gaal, chercheur principal, RIO-Europe, au nom du comité directeur de RIO, +44-(0)7771-757695, +1-917-723-7532, luc.van.gaal@uza.be