Communiqé - Tunisie: Grève de la faim des syndicalistes de LATelec
Communiqué de presse
Tunisie : grève de la faim des syndicalistes de LATelec
Latécoère doit agir
Paris, 3 juillet 2014 - Deux syndicalistes de LATelec-Fouchana sont depuis le 19 juin dernier en grève de la faim. Elles revendiquent leur réintégration, ainsi que celle des deux autres ouvrières licenciées il y a un an pour avoir voulu défendre leurs droits et demandé l'amélioration des conditions de travail dans cette filiale tunisienne du groupe français Latécoère. L'une des deux grévistes de la faim, Sonia Jebali, est actuellement dans un état critique. Peuples Solidaires appelle la direction de Latécoère à réintégrer les quatre ouvrières licenciées et à respecter les droits des travailleurs dans sa filiale tunisienne.
Le conflit social qui oppose, depuis un an et demi, la direction de LATelec-Fouchana à plusieurs de ses ouvriers, majoritairement des femmes, avait connu en mars dernier une évolution positive, lorsque la direction de LATelec avait annoncé la réintégration de six des dix employées licenciées. Les syndicalistes étaient depuis restées mobilisées et continuaient de revendiquer la réintégration des quatre autres ouvrières. Une demande qui n'a pas été entendue par la direction de LATelec.
L'Appel Urgent () lancé par Peuples Solidaires en juin 2013 et relayé par près de 20 000 personnes exhortait la direction de Latécoère à intervenir auprès de sa filiale tunisienne et à s'assurer de la réintégration des 10 ouvrières licenciées et de la fin de la répression syndicale.
L'équipementier aéronautique français Latécoère, qui fournit de grands noms de l'aviation comme Airbus ou Dassault, est l'un des leaders mondiaux de son secteur. En 2005, il a délocalisé une partie de sa production de câblage via sa filiale LATelec, dans l'objectif affiché de réduire les coûts de fabrication.
Depuis 2011, les 400 ouvrières et ouvriers de l'usine s'étaient organisé-e-s pour négocier l'amélioration de leurs conditions de travail et demander le respect de leurs droits, notamment la fin des heures supplémentaires abusives, l'augmentation des salaires, l'amélioration des conditions de santé et sécurité etc. Elles étaient toutefois victimes depuis 2012 d'une répression syndicale systématique : mises à pieds, tentatives de corruption, sanctions abusives, et même menaces de mort proférées à l'encontre des ouvrières syndiquées.
En septembre 2012, l'usine avait été fermée pour une durée indéterminée et Latécoère avait commencé à vider l'usine de ses effectifs. 200 postes d'intérimaires avaient été supprimés entre octobre 2012 et mars 2013 et 10 ouvrières dont des déléguées syndicales avaient été licenciées.
Outre la grève de la faim entamée par deux ouvrières le 19 juin dernier, des débrayages sont en cours dans l'usine et un préavis de grève a été déposé.
Contact presse :
Fanny Gallois / 06 19 89 53 07


