Déclaration du Dr. Musimbi Kanyoro, Secrétaire Générale de la World YWCA
Genève, November 21 /PRNewswire/ --
- Appel à l'Action pour Accélérer la Distribution Mondiale de Préservatifs Féminins Alors que la Journée Mondiale du SIDA approche, les dirigeants des associations YWCA de toute l'Afrique unissent leurs efforts pour inciter les gouvernements nationaux et les donateurs internationaux à accélérer la distribution du préservatif féminin aux femmes qui vivent dans les pays en voie de développement. La pandémie mondiale qu'est le SIDA est en train d'évoluer rapidement vers une pandémie de femmes, et il est grand temps pour les femmes de disposer des mêmes moyens de protection que les hommes pour lutter contre le SIDA.
La World YWCA lance aujourd'hui un appel direct aux ministères de la santé de tous les pays, aux agences étrangères de lutte contre le Sida et aux ONG internationales: nous demandons à tous ces organismes de signer des accords en 2006, par lesquels ils s'engageront à acheter chaque année un minimum de 180 millions de préservatifs féminins de deuxième génération pour les distribuer dans le monde entier.
Nous appelons à ce niveau d'engagement parce qu'une étude de marché a montré que l'achat coordonné de 180 millions de préservatifs féminins fera immédiatement baisser leur prix de plus des deux tiers à 22 cents. C'est toujours cher pour la plupart des femmes dans les pays en voie de développement qui ne gagne plus que $1 par jour ; quand même, cela rendra les préservatifs féminins directement accessibles aux millions de femmes exposées quotidiennement aux risques d'infection par le HIV.
Il est clair que les femmes et les jeunes filles ont besoin d'accéder à toutes les solutions de prévention actuellement disponibles contre le HIV. Mais, l'an dernier, les gouvernements nationaux et les donateurs internationaux n'ont mis à leur disposition que 12 millions de préservatifs féminins dans le monde, alors qu'ils ont distribué entre 6 et 9 milliards de préservatifs masculins. Cela signifie qu'il a été acheté dans le monde trois préservatifs masculin pour chaque homme, alors qu'il n'a été distribué qu'un seul préservatif féminin pour 250 femmes. Cette inégalité doit être impérativement corrigée.
Pourquoi l'accélération de la distribution des préservatifs féminins est-elle capitale ? Les raisons en sont évidentes. Les femmes constituent aujourd'hui la majorité des cas de HIV dans le monde, et les jeunes femmes et jeunes filles représentent 76% de la population féminine africaine infectée. Et lorsque le virus du SIDA attaque les femmes, il touche des familles et des communautés entières, déchirant les filets de sécurité de toute une société et servant de catalyseur à l'instabilité et à la guerre. On compte aujourd'hui plus de 15 millions d'orphelins du SIDA en Afrique, dont beaucoup ne vont pas à l'école, luttent pour la survie quotidienne, et sont souvent exploités et maltraités.
A l'évidence, l'avenir de l'Afrique et du tiers-monde est lié à ce que nous faisons pour les femmes - et à l'aide que nous pouvons leur apporter pour qu'elles puissent prendre en charge leur survie.
Le préservatif féminin reste le seul et unique moyen de protection contre le HIV, dont les femmes ont la totale maîtrise ; et ceux qui avancent que cette solution est trop coûteuse ont tort. Une étude réalisée en Afrique du Sud et au Brésil a montré que l'utilisation du préservatif féminin - même aux faibles niveaux actuels - peut sauver des milliers de vies et des millions de dollars en dépenses de santé publique.
Enfin, la seconde génération de préservatifs féminins bénéficie de formidables réductions des coûts de fabrication, ce qui va entraîner des baisses de prix considérables, d'autant plus que les volumes seront importants. Cela signifie que notre objectif - assurer un accès économique et d'envergue mondiale au préservatif féminin - dépend de la volonté d'agir et de l'engagement des ministères de la santé nationaux et des donateurs internationaux.
Nous sommes convaincus que, lorsque les femmes auront véritablement et constamment accès au préservatif féminin, elles l'utiliseront plus volontiers. De nombreuses enquêtes d'acceptation effectuées en Afrique, en Asie et en Amérique Latine l'ont clairement établi. Lorsque les femmes auront accès au préservatif féminin et qu'elles seront éduquées et habituées à son utilisation, elles l'exigeront. Et les femmes peuvent toujours négocier l'utilisation du préservatif féminin lorsque les hommes refusent de se protéger.
Parce que nous sommes des défenseurs expérimentés de la santé des femmes des pays en voie de développement, nous pensons que, plus les femmes seront nombreuses à l'utiliser, plus la demande pour le préservatif féminin augmentera. Et pour aider à stimuler cette demande, nous sommes heureux d'annoncer que le fabricant du préservatif féminin de deuxième génération - la Female Health Company - s'est engagé à fournir gratuitement des milliers de préservatifs féminins de deuxième génération pour soutenir les programmes d'acceptation et d'éducation des femmes que la World YWCA a mis en place. Actuellement, la World YWCA travaille dans 68 pays en éduquant les femmes et les filles au sujet d'HIV et du SIDA, et les méthodes de prévention.
Nous avons cependant conscience que nous devons adresser des demandes spécifiques si nous voulons obtenir des résultats spécifiques. C'est pourquoi les membres de la World YWCA en appellent à l'achat accéléré de 180 millions de préservatifs féminins par an sur le plan mondial, et c'est la raison pour laquelle nous attirons aujourd'hui l'attention du monde entier en lançant cet appel juste avant la Journée Internationale du SIDA, le 1er décembre prochain.
Toutes les méthodes de prévention sont valides, comme l'abstinence, la fidélité, et les préservatifs masculins. Cependant, en utilisant le préservatif féminin, les femmes peuvent participer activement dans la discussion de prévention et peuvent se protéger. Nous connaissons les réalités de la vie des femmes des pays en voie de développement et pensons que leur accès à toutes les solutions possibles de prévention du HIV est essentiel si nous voulons protéger les femmes, les hommes et les enfants du virus du SIDA. Il est temps que les femmes exigent l'égalité pour cette protection.
Genève, November 21 /PRNewswire/ --