Combler le fossé des sexes en mathématiques
EVANSTON, Illinois, May 30 /PRNewswire/ --
- Un expert de la Kellogg School of Management conclut que l'égalité sociale mène à de meilleures aptitudes en mathématiques chez les femmes
Le fossé des sexes en mathématiques dont on pense qu'il existe entre les garçons et les filles est contesté depuis longtemps. Une nouvelle étude publiée par la revue Science jette de la clarté sur le débat et démontre que les filles ont de meilleurs résultats en mathématiques dans les sociétés à plus grande égalité des sexes, battant même parfois leurs homologues masculins.
L'étude, menée en partie par le Professeur Paola Sapienza de la Kellogg School of Management, a cherché à répondre au problème de l'influence éventuelle des facteurs sociaux et culturels sur le succès des femmes en mathématiques et en sciences. Mme Sapienza et ses collègues Luigi Guiso (Instituto Universitario Europeo) et Ferdinando Monte et Luigi Zingales (université de Chicago) ont enquêté de manière empirique pour comprendre s'il existe un fossé mondial des sexes en mathématiques et pour saisir l'importance relative de la biologie et de la culture dans le développement des caractéristiques mentales de base qui sont importantes pour l'utilisation des mathématiques et des sciences.
<< Le soi-disant fossé des sexes des aptitudes en mathématiques semble être, au moins partiellement, en corrélation avec des facteurs environnementaux >>, explique le Professeur Sapienza. << Ce fossé n'existe pas dans les pays dans lesquels les hommes et les femmes ont accès à des ressources et à des opportunités similaires. >>
En cherchant à combler le fossé des sexes en mathématiques, le Professeur Sapienza et ses collègues ont analysé des données portant sur plus de 276 000 enfants issus de 40 pays. Le grand nombre de sujets et la grande gamme de systèmes sociaux représentée étaient la clé de la validité de l'étude. Chaque enfant a été testé avec le Programme international pour le suivi des acquis des élèves 2003 (PISA) de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un test d'évaluation standardisé au niveau international dans les matières suivantes : mathématiques, lecture, sciences et capacité de résolution de problèmes.
Sur la base de l'analyse PISA, le Professeur Sapienza et ses collègues ont déterminé que, bien que le modèle mondial indique que les garçons ont tendance à être meilleurs que les filles en mathématiques (en moyenne, les filles ont un score de 10,5 points inférieurs à celui des garçons), cet avantage n'était pas constant. Dans quelques pays, dont l'Islande, la Suède et la Norvège, les filles ont des scores identiques à ceux des garçons, voire meilleurs.
Le Professeur Sapienza et ses collègues ont examiné les caractéristiques sociales pouvant expliquer les variations d'un pays à l'autre. L'équipe a utilisé quatre outils pour mesurer le degré d'intégration des femmes par rapport aux hommes dans chacune des sociétés. Les outils utilisés sont les suivants : l'Indice de fossé des sexes 2006 (GGI) développé par le Forum économique mondial (FEM) ; l'Étude mondiale des valeurs ; le pourcentage de femmes de 15 ans ou plus pouvant faire partie de la population active de chaque pays ; et enfin, l'Indice de parité politique du FEM qui mesure la représentation des femmes dans le gouvernement.
L'équipe du Professeur Sapienza s'est rendue compte que, dans les sociétés plus égalitaires entre les sexes, le fossé des sexes en mathématiques disparaît. Par exemple, le fossé des sexes en mathématiques a pratiquement disparu en Suède (GGI = 0,81), alors que les filles ont un score en mathématiques de 23 points inférieur à celui des garçons en Turquie (GGI = 0,59). Non seulement le score moyen des filles s'est-il amélioré à mesure de l'amélioration de l'égalité, mais le nombre de filles atteignant les meilleurs résultats a également augmenté.
L'étude a également découvert un fossé des sexes marquant dans les aptitudes de lecture. Dans tous les pays, les filles ont de meilleurs résultats que les garçons en lecture. Dans les sociétés plus égalitaires entre les sexes, l'avantage des filles en matière de lecture est encore plus marqué. En moyenne, les filles ont des scores de lecture de 32,7 points supérieurs à ceux des garçons (6,6 % supérieurs au score moyen des garçons). En Turquie, cela revient à 25,1 points de plus et en Islande, les filles ont un score supérieur de 61,0 points.
Selon le Professeur Sapienza : << Notre étude indique que, dans les sociétés plus égalitaires entre les sexes, les filles ont un avantage absolu par rapport aux garçons. >>
Pour en savoir plus sur la Kellogg School of Management de l'université Northwestern, rendez-vous sur http://www.kellogg.northwestern.edu.
Site Web : http://www.kellogg.northwestern.edu


