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jeudi 11 octobre 2012 à 14h41

L'incertitude économique a reculé








                                                     

                                   

                                                                                   

                                                                            Communiqué de presse

                                                                                                              11 octobre 2012

Conférence Baker Tilly - DFCG :

l'incertitude économique a reculé

S'il faut s'attendre à une croissance durablement faible, l'incertitude, en revanche, a reculé dans la zone euro. C'est le message fort qu'a donné François Chevallier, économiste de la Banque Leonardo, lors d'une conférence organisée mi-septembre par Baker Tilly France et la DFCG.

Depuis deux ans, ce rendez-vous économique permet aux directeurs administratifs et financiers de connaître, à la rentrée, les tendances macro-économiques qui leur permettront d'élaborer, en fin d'année, leurs budgets 2013 en toute connaissance de cause.

> Des signaux convaincants de fin de crise

Aux Etats-Unis, l'immobilier commence à repartir, notamment grâce à l'action de la FED. Et dans la zone euro, la BCE joue enfin son rôle de prêteur en dernier ressort. Avec des taux longs inférieurs à ceux de l'Espagne et égaux à ceux de l'Italie, l'Irlande hier secourue est en mesure de revenir sur les marchés ; le Portugal, qui a divisé par deux ses taux longs depuis le début de l'année, prend la même voie. Enfin, les banques européennes, qui cristallisaient le risque souverain et le risque d'explosion de l'euro, ont regagné 46 % depuis la fameuse conférence de Mario Draghi à Londres cet été, résistant à la récente correction des marchés actions.

Les banques centrales, selon François Chevallier, font un excellent travail. La politique budgétaire, mise à contribution après la faillite de Lehman Brothers, ne peut plus être sollicitée. Il ne reste donc que la politique monétaire, elle-même handicapée par des taux déjà proches de zéro. Le génie des banques centrales aura été d'agir sur les taux de marché via les quantités d'actifs, notamment en rachetant des titres hypothécaires aux Etats-Unis et des obligations souveraines en Europe.

Le CAC 40 illustre bien le recul de l'aversion au risque dans la zone euro. L'indice parisien vient de remonter à près de 3 600, là où il s'était effondré à moins de 2 800 il y a un an. Bien sûr les actions ne doivent pas leur remontée depuis le sommet européen du 29 juin à une accélération de la croissance et à une révision haussière des anticipations de résultats, mais à une hausse des valorisations indifféremment d'une baisse du risque.

L'écart entre les taux interbancaires et les taux swaps (nets de risque de contrepartie), emblématiques d'un risque de « credit crunch », qui nous avait alarmés il y a un an en remontant jusqu'à 100 points de base, s'est normalisé grâce au  volontarisme de la BCE - plusieurs baisses des taux et jumbo prêts aux banques -, et grâce au renforcement économique et politique de l'Union européenne (traité budgétaire et projet d'union bancaire).

Nous avons frôlé par deux fois en cinq ans des risques systémiques, effondrement du système financier avec Lehman et éclatement de l'euro avec la Grèce. Ces risques semblent définitivement écartés.

> La fin de la crise n'est pas le début de la reprise

Mais la fin de la crise n'est pas le début de la reprise. Pour preuve le crédit au secteur privé, qui s'est figé en 2008, n'est pas reparti en Europe et seulement très mollement aux Etats-Unis. En outre, le désendettement public succédera au désendettement privé. Enfin, une convergence est en train de se réaliser entre économies développées et économies émergentes, vers le bas pour les premières et par le haut pour les secondes.

La croissance va rester durablement faible au moins dans les économies occidentales.

> USA : l'Etat doit encore se désendetter

Aux Etats-Unis, deux facteurs sont rassurants : la reprise de l'immobilier attestée par les promoteurs et les prix d'une part, le désendettement des ménages d'autre part, même si à service de la dette équivalent au début des années 90, leur capacité d'endettement n'est plus la même et que le crédit à la consommation n'est toujours pas reparti.

Toutefois, les Etats-Unis n'ont fait que la moitié du chemin. La dette, qui reposait sur les entreprises, a été transférée sur les ménages, puis maintenant sur l'Etat, qui souffre d'un endettement galopant. La dette publique américaine représente 102 % du PIB et augmente de 8 points par an, le montant du déficit public. Or, on sait, avec l'Italie notamment, que la croissance disparaît quand la dette publique atteint 120 % du PIB. Et, comme l'a montré la Grèce, à 130 % le défaut de paiement n'est plus loin. Le moral des ménages reste anormalement bas en comparaison de la confiance retrouvée des entreprises.

La locomotive américaine est en panne pour longtemps.

> L'euro, facteur de divergence au lieu d'être un facteur de convergence

Dans la zone euro également on peut constater des signaux forts de fin de crise sur les marchés financiers : disparition de la prime de risque payée par les banques européennes, convergence des taux des emprunts d'Etat, redressement des valeurs bancaires, les plus exposées au risque souverain et, « last but not least », un début de réappréciation de l'euro contre le franc suisse. Enfin, à la différence du reste du monde développé, on observe une réduction sensible des déficits publics autour de 4 % du PIB, deux fois moins qu'aux Etats-Unis ou au Japon.

Mais le problème de la zone euro ne se résume malheureusement pas aux déficits budgétaires excessifs. Les divergences apparues au fil du temps sur la production manufacturière et sur la position extérieure des pays sont infiniment plus graves. Elles révèlent des écarts croissants de compétitivité entre les pays membres de la zone euro. On comprend facilement : les comportements n'ayant pas changé avec l'euro, au contraire puisque la pression disciplinante des marchés disparaissait, on est en manque par rapport au fonctionnement classique du système monétaire européen de deux réalignements, qui auraient vu à chaque fois la zone mark réévaluée par rapport aux devises des pays de l'Europe du sud.

La responsabilité de l'Allemagne dans cette triste histoire est souvent méconnue. La dérégulation du marché du travail et l'austérité salariale qu'elle s'est imposée à partir de 2003, le fameux agenda 2010 de Gerhard Schröder, équivalent à une dévaluation masquée du Mark de 15 %. Ce chiffre correspond à la déflation des salaires allemands par rapport aux salaires (mensuels) français ou belges. Ainsi, l'Allemagne a accumulé, depuis l'avènement de l'euro, 1 000 milliards d'excédents commerciaux sur le reste de la zone. Tout se passe comme si elle avait importé de ses partenaires européens la totalité de sa croissance.  C'est ce que disent les statistiques !

> Zone euro : la solution réside dans l'union politique

On ne peut pas reprocher à l'Allemagne de s'être montrée plus vertueuse que la France ou d'avoir voulu relever le défi de la concurrence des pays émergents et d'avoir cherché à rétablir le plein emploi. Au pire, on peut l'accuser d'avoir conduit une politique non coopérative, dont le succès est en grande partie liée au fait que personne ne l'a imitée. A défaut de dévaluer, les partenaires de l'Allemagne ne peuvent regagner de la compétitivité qu'en ajustant leurs coûts salariaux et l'emploi. Le prix de l'euro apparaît exorbitant pour des pays comme l'Italie et le Portugal, qui ont sacrifié leur croissance depuis l'euro sur l'autel de leurs équilibres publics et extérieurs.

Plutôt que de distribuer des bons ou des mauvais points ou de dénoncer le laxisme des uns et l'égoïste mercantiliste des autres, cette crise de l'euro aura surtout démontré que des pays ne peuvent se contenter de partager seulement la même monnaie. Tout doit suivre, la politique sociale, fiscale, budgétaire.... Démonstration est faite qu'il ne peut y avoir de monnaie viable dans le temps sans Etat. Le projet d'union bancaire et le traité budgétaire doivent être vus comme de premières étapes vers l'indispensable union politique.

> En France : un double déficit très préoccupant

Ce n'est pas parce que les marchés nous ont laissés tranquilles, comme le confirme l'écart entre OAT et Bund, que la France est dispensée de se réformer. Sur le plan industriel, la France a clairement décroché de l'Europe du Nord à partir de 2003 au point d'accuser une chute de 8 % de sa production manufacturière depuis 1999 contre une progression de 32 % outre-Rhin. A partir de 2004, le déficit public traditionnel commence à se doubler d'un déficit commercial comme aux Etats-Unis. Les étrangers financent à hauteur de 50 milliards d'euros, le montant du déficit courant, la dépense publique française ou encore la moitié de notre déficit budgétaire ! Ce n'est pas la demande qui pose problème en France, mais l'offre.

Pascal Ferron, vice-président de Baker Tilly France, qui co-animait cette conférence, a résumé la situation : « Si la crise financière semble donc s'éloigner d'un point de vue macro-économique, ses effets sur le plan micro-économique n'en restent pas moins très concrets et créent un climat de rentrée difficile, avec des sensibilités exacerbées qu'il convient de gérer au niveau des entreprises, au cas par cas. Et c'est loin d'aller de soi ! Par contre la reprise n'est pas pour maintenant et la perspective à court et moyen terme d'une absence de croissance doit être intégrée par les directeurs financiers et les entrepreneurs dans leurs visions d'évolution et les conduire à une prudence raisonnée. En revanche, le recul de l'incertitude devrait leur permettre d'être plus sereins dans leurs prévisions macro à plus long terme : même avec des taux de croissance globaux modestes, il reste des parts de marché à conquérir et des marchés de plus ou moins grandes niches dont les perspectives de croissance demeureront. Prudence, sélectivité et raison garder ! »

Contact presse :

·      Cordiane : Nicole Coiffard  ou Florence Laurent-Bellue

Tél : 01 39 62 33 42   

·      Baker Tilly France : Olivia Stamboul Ponsonnet -  

76/78 avenue des Champs-Elysées, 75008 Paris              

Tél : 01 42 89 44 43







Baker Tilly France en quelques chiffres :

·        un réseau fédéraliste de 39 cabinets indépendants répartis sur l'ensemble du territoire français, dans les départements d'Outre-Mer (Guadeloupe et Réunion) et dans la plupart des pays francophones d'Afrique (Bénin, Cameroun, Côte d'Ivoire, Gabon, Maroc, Tunisie, Madagascar et Sénégal)

·        date de création : 1974

·        135 associés et 1200 collaborateurs

·        un siège basé à Paris avec une équipe de permanents

·        chiffre d'affaires : 103 millions d'euros (2011)

Baker Tilly France est membre de Baker Tilly International :

·        un réseau de 150 cabinets et 610 bureaux implanté dans 120 pays

·        date de création : 1989

·        placé au 8ème rang des réseaux au niveau mondial

·        25 000 associés et collaborateurs

·        un siège basé à Londres avec une équipe de permanents

·        chiffre d'affaires : 3,2 milliards de dollars US (2011)

Baker Tilly France - Cordiane - Recul de l'incertitude - 11/10/12 - p. 1/3

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