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SAFEGUARDING HEALTH IN CONFLICT COALITION

mercredi 3 mai 2017 à 16h48

En 2016, les agents et les structures de santé dans 23 pays touchés par des conflits ont été la cible d'attaques en toute impunité


WASHINGTON, 3 mai 2017 /PRNewswire/ -- La portée et l'intensité des actes de violence commis sur le personnel de santé à travers le monde sont restées à un niveau alarmant en 2016, selon un nouveau rapport de la Safeguarding Health in Conflict Coalition [https://www.safeguardinghealth.org/] paru aujourd'hui. Ce rapport montre également que la répression de ces attaques demeure insuffisante, voire inexistante.

Le rapport, intitulé Impunity Must End [https://www.safeguardinghealth.org/sites/shcc/files/SHCC2017final.pdf], documente des attaques visant les services de santé dans 23 pays. Sa parution aujourd'hui coïncide avec le premier anniversaire de l'adoption de la Résolution 2286 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a dressé une feuille de route pour la protection des soins en période de conflit.

Ce rapport appelle le Conseil de sécurité et les pays à prendre des mesures concrètes en vue de prévenir ces attaques et de mettre un terme à l'impunité, comme l'avait recommandé le Secrétaire général de l'ONU l'année dernière. Au nombre de ces mesures, on compte la soumission à l'ONU de rapports réguliers par les pays sur l'action qu'ils ont menée pour prévenir de telles attaques, l'ouverture d'enquêtes en cas d'attaques et les poursuites pénales contre les auteurs de tels actes. En cas de manquement de la part des Etats, le Secrétaire général a prié le Conseil de sécurité de mener des enquêtes approfondies et de mettre en place des mécanismes de répression.

Or, le Conseil de sécurité et les Etats n'ont pas pris de telles mesures.

« Notre constat réclame un engagement et des actes concrets de la part de la communauté internationale et des différents gouvernements, qui ont cruellement fait défaut depuis l'adoption de la Résolution 2286 du Conseil de sécurité il y a un an », explique Leonard S. Rubenstein, directeur du programme sur les droits de l'homme, la santé et les conflits à la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health [http://www.jhsph.edu/], et président de la coalition.

En Syrie, Physicians for Human Rights [http://physiciansforhumanrights.org/] (PHR) a confirmé 108 attaques contre des structures sanitaires et le décès de 91 professionnels de la santé en 2016.

« Les attaques généralisées contre les structures et les agents sanitaires en Syrie sont le pire exemple de tels actes dans l'histoire moderne », ajoute Susannah Sirkin, responsable de la politique internationale chez PHR. « L'année 2016 a été l'une des pires années que nous ayons eu à documenter », selon elle.

La Mission d'assistance des Nations Unies en Afghanistan a rapporté 119 attaques contre des structures et des agents sanitaires, soit 63 de plus que l'année précédente. Au Yémen, l'UNICEF a confirmé 93 attaques contre des hôpitaux sur la période comprise entre mars 2015 et décembre 2016.

Il se peut que les chiffres communiqués dans le rapport sous-estiment gravement la portée et la gravité de ces attaques, selon le rapport, car il n'est pas toujours aisé d'obtenir des preuves à propos de ces attaques.

« Nous savons que, dans des endroits comme le Sud-Soudan et l'Irak, des attaques vicieuses visant les services de santé ont été menées en grand nombre par les parties au conflit », explique Laura Hoemeke, directrice de la communication et de la sensibilisation chez IntraHealth International [https://www.intrahealth.org/]. « Ces attaques finissent par entraver l'accès aux soins de santé pour les populations en souffrance, mais personne ne s'intéresse au nombre de ces attaques ».

Le rapport montre que, si le bombardement des structures de santé est la forme la plus évidente et la plus dévastatrice de telles attaques, les actes de violence contre les services de santé revêtent de nombreuses formes.

« En Afghanistan, nous avons recensé une série d'actes d'intimidation et des menaces systématiques contre le personnel de santé, ainsi que l'occupation des structures de santé », explique Christine Monaghan, chercheur au Watchlist on Children in Armed Conflict [http://watchlist.org/], qui a mené des enquêtes sur le terrain en Afghanistan. « Quelque 13 attaques ont été recensées contre des préposés aux vaccinations, au cours desquelles dix personnes ont été tuées et 16 ont été enlevées », ajoute-t-elle.

Le maintien des entraves à l'accès aux soins est un autre constat. En Ukraine, les postes de contrôle, ainsi que la difficulté de traverser les lignes de conflit, ont entravé l'accès aux soins pour un tiers des ménages dans les zones touchées par le conflit, avec des conséquences catastrophiques pour 50 pour cent des familles dans la région qui sont atteintes de maladies chroniques. En Turquie, le cessez-le-feu a empêché les blessés d'être soignés, entraînant la mort inutile de civils. Dans le territoire palestinien occupé, la Société du Croissant-Rouge palestinien a rapporté 416 actes de violence ou d'ingérence avec des ambulances, lesquels ont blessé 162 ambulanciers secouristes.

Selon le rapport, des mesures de répression ne sont guère prises à l'encontre des auteurs de ces attaques. L'examen par Human Rights Watch de 25 attaques visant des services de santé dans dix pays entre 2013 et 2016, qui ont entraîné la mort de plus de 230 personnes, et la fermeture ou la destruction de six hôpitaux, a montré que des poursuites n'ont été engagées contre aucun des auteurs de ces acteurs ou que, si elles l'ont été, elles étaient insuffisantes.

« Sans répression, ces attaques ne s'arrêteront pas, et les initiatives visant à enquêter sur ce type d'actes, et à saisir la justice s'il y a lieu, ont été timides voire pires encore », explique Diederik Lohman, directeur de la problématique santé et droits de l'homme chez Human Rights Watch [https://www.hrw.org/].

Ce quatrième rapport mondial de la coalition s'appuie sur des investigations de terrain menées par des membres de la coalition ainsi que sur des données secondaires provenant d'agences de l'ONU, d'organisations non gouvernementales et d'autres sources. Il peut être consulté sur : safeguardinghealth.org/report2017

La Safeguarding Health in Conflict Coalition [https://www.safeguardinghealth.org/] rassemble plus de 30 organisations qui oeuvrent pour protéger les agents et les services sanitaires menacés par la guerre ou les troubles civils. La coalition cherche à mieux faire connaître les attaques visant les services de santé dans le monde et prie instamment les gouvernements et les agences de l'ONU à renforcer leur action mondiale pour protéger la sécurité des services de santé.

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