Le registre RIVIERA identifie des facteurs prédictifs de l'évolution clinique qu'il serait possible de modifier chez les patients traités par angioplastie coronarienne
BARCELONE, L'Espagne, September 5 /PRNewswire/ -- Selon les résultats du register observationnel international prospectif RIVIERA (Registry on IntraVenous anticoagulation In the Elective and primary Real world of Angioplasty) annoncés aujourd'hui lors du Congrès Mondial de Cardiologie 2006,conjointement organisé par la Société Européenne de Cardiologie et la World Heart Federation, à Barcelone, l'intervention coronarienne percutanée (ICP) ou l'angioplastie coronarienne avec ou sans stent, de routine apparaît comme une technique de revascularisation bien tolérée, ne s'accompagnant que d'une faible incidence de complications cliniques : décès (0,3 %), infarctus du myocarde (1 %) et épisodes de saignement (3,4 %). Mis en place à une époque où l'ICP a bénéficié d'améliorations techniques, et où l'on dispose de traitements médicaux adjuvants, le registre RIVIERA identifie plusieurs facteurs associés à un risque plus élevé d'événements cliniques défavorables: ICP du tronc de l'artère coronaire gauche, ICP sur artères préalablement pontées, contexte clinique. Le registre RIVIERA a également identifié plusieurs facteurs modifiables sur lesquels il est possible d'agir afin d'améliorer le devenir clinique des patients : l'administration d'un traitement par thiénopyridines (essentiellement le clopidogrel) avant l'ICP, l'emploi de statines et l'utilisation de l'énoxaparine sont ainsi associés à un nombre réduit d'accidents ischémiques. L'abord radial permet aussi de diminuer les accidents ischémiques et les saignements. L'administration d'antagonistes des récepteurs de la glycoprotéine IIb/IIIa associés à de l'énoxaparine ou de l'héparine non fractionnée (HNF) provoquent davantage de saignements, qui sont moins fréquents lorsque l'énoxaparine est administrée seule, comparativement à l'HNF seule.
Les données du registre RIVIERA ont été recueillies chez 7962 patients dans 144 hôpitaux répartis dans 23 pays sur 4 continents, le but étant de déterminer les différentes pratiques existant aujourd'hui dans le monde, dans le plus grand nombre de situations cliniques possibles. Les objectifs de RIVIERA étaient de définir les pratiques actuelles de l'ICP, en incluant un large nombre de pays à travers le monde, d'étudier l'emploi des traitements anticoagulants par HNF ou par héparine de bas poids moléculaire (HBPM) chez des patients ayant une ICP programmée ou primaire, et d'identifier des facteurs indépendants prédictifs de complications cliniques ou angiographiques au décours de l'ICP.
Les patients du registre RIVIERA constituent une population à haut risque vasculaire, avec antécédents d'infarctus du myocarde (30 %), infarctus du myocarde avec sus-décalage du segment ST (21 %) en cours ou récent, ou de patients ayant récemment souffert d'un syndrome coronarien aigu sans sus-décalage du segment ST (36 %). 92 % des patients ont bénéficié d'une ICP programmée, 8 % des patients ayant fait l'objet d'une ICP primaire. Aucun de ces patients n'a été prétraité par antithrombotique (HNF ou HBPM) avant l'ICP. Lors de l'ICP, la plupart des patients ont reçu soit l'énoxaparine seule (58 %) soit l'HNF seule (36 %), quelques patients (6 %) ont reçu soit ces deux agents éventuellement associés à un autre produit. Les autres traitements administrés à l'hôpital comprenaient notamment l'aspirine pour 95 % des patients, le clopidogrel (89 %), la ticlopidine (12 %) et les antagonistes des récepteurs de la glycoprotéine IIa/IIIb (18 %).
<< Nos résultats confirment que l'arrivée de nouveaux dispositifs et l'optimisation des techniques, tout comme l'administration de traitements antithrombotiques adjuvants, ont permis de considérablement réduire l'incidence des complications majeures de l'ICP en pratique clinique quotidienne >> a déclaré Gilles Montalescot, Professeur de cardiologie, Institut du Coeur, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris, et investigateur principal du registre RIVIERA. << Il est extrêmement encourageant de constater qu'un grand nombre de paramètres associés à un risque accru de survenue d'évènements cardiaques au décours d'une ICP dans le contexte clinique actuel, sont des variables sur lesquelles on peut intervenir. Ces constatations corroborent d'ailleurs les résultats d'essais randomisés réalisés récemment. L'évolution clinique des patients traités par ICP, doit être améliorée dans un avenir proche >> a ajouté le Professeur Gilles Montalescot.
Outre le fait qu'il apporte un éclairage fondé sur la réalité de la pratique clinique, le registre RIVIERA fournit des données qui arrivent à point nommé compte tenu du nombre croissant d'ICP pratiquées dans le traitement des syndromes coronariens aigus. Plus d'un million d'ICP sont en effet réalisées chaque année dans le monde de nos jours. L'ICP est communément appelée angioplastie par ballonnet/implantation d'un stent.
Le registre RIVIERA a bénéficié du soutien financier de sanofi-aventis.
Pour en savoir plus sur l'intervention coronaire percutanée (ICP)
L'ICP est un geste thérapeutique qui rétablit le flux sanguin dans des artères coronaires rétrécies par l'athérosclérose ou l'athérothrombose. Cette technique rétablit la circulation dans une artère coronaire (revascularisation ou perfusion coronaire) partiellement ou complètement obstruée au cours de la phase aiguë d'un infarctus du myocarde, d'un angor instable ou d'un angor stable. Les techniques d'ICP incluent l'angioplastie par ballonnet ou l'implantation d'une endoprothèse coronaire (stent). La resténose représente la principale complication de l'ICP à long terme. Les stents enrobés (ou actifs) ont cependant montré qu'ils permettaient de réduire ce risque.
Une ICP primaire est une intervention pratiquée d'emblée sur le vaisseau incriminé dans un délai de 12 heures suivant l'apparition de la douleur thoracique ou tout autre symptôme d'infarctus du myocarde aigu. Une ICP programmée est, quant à elle, réalisée dans tous les autres cas moins urgents chez des patients atteints de maladie coronarienne.