Une étude internationale sur le retrait de la cyclosporine indique une incidence réduite de cancers chez les greffés recevant du Sirolimus
PHILADELPHIE, November 12 /PRNewswire/ -- Les données d'une étude multicentrique internationale présentées aujourd'hui à l'occasion de la réunion annuelle de l'American Society of Nephrology ont indiqué que l'incidence de cancers de la peau et de cancers autres que ceux de la peau était réduite de manière significative cinq ans après une greffe du rein chez les patients recevant un traitement au sirolimus (Rapamune) suite à un retrait précoce de la cyclosporine. Cette analyse a été effectuée dans le cadre de la plus grande étude randomisée sur le retrait de la cyclosporine menée à ce jour, l'étude Regime de maintien Rapamune (RMR).
"La malignité est devenue l'une des causes primaires de morbidité chez les greffés à long terme et les traitements immunosuppresseurs ont été impliqués comme cause probable. Il nous faut apprendre à traiter ce problème," a déclaré Rainer Oberbauer, MD, Professeur associé de Médecine, Université médicale de Vienne, Allgemeines Krankenhaus, Vienne, Autriche, investigateur principal de l'étude. "L'un des objectifs de l'étude RMR est de nous aider à mettre au point des stratégies susceptibles de réduire l'incidence des malignités dans cette population."
Comparés à l'ensemble de la population des Etats-Unis, trois ans après une greffe rénale, les patients sont exposés à un risque environ 90 fois plus grand de cancers de la peau autres que des mélanomes, et un risque six fois plus grand de mélanomes.
Sirolimus est le premier d'une nouvelle classe d'immunosuppresseurs qui, contrairement à la cyclosporine, a démontré sa capacité d'inhiber les cancers dans des modèles expérimentaux. Des publications récentes ont indiqué que cette propriété pouvait s'étendre aux greffés humains. Une étude rétrospective de la base de données UNOS (United Network for Organ Sharing) publiée en octobre 2005 a indiqué que, parmi 33 000 greffés du rein, le risque de développer une malignité quelconque après une greffe était réduite de manière significative chez les patients recevant une immunosuppression de maintien avec des inhibiteurs mTOR, comparé à ceux qui recevaient des inhibiteurs de calcineurine traditionnels.
Résultats de l'étude RMR
Dans l'étude RMR, quatre cent trente patients d'Europe, d'Australie et du Canada furent sélectionnés au hasard trois mois après une greffe du rein pour poursuivre un traitement au sirolimus en association avec la cyclosporine ou bien pour être privés de cyclosporine. Les données sur tous les cancers de la peau et sur les cancers autres que ceux de la peau signalés sur cinq ans furent analysées.
La période de temps jusqu'au développement du premier carcinome de la peau était retardée de 53 mois en moyenne et le risque relatif de carcinome de la peau était réduit de 65 % chez les patients recevant un régime de maintien Rapamune. Au bout de cinq ans, 18 patients recevant du Rapamune ainsi que de la cyclosporine avaient développé des cancers autres que ceux de la peau, comparé à 8 patients qui avaient été privés de cyclosporine.
Cette analyse est l'une parmi une série d'examens de données portant sur l'étude RMR. D'autres analyses ont indiqué qu'on peut obtenir une fonction rénale améliorée et une survie significativement améliorée du greffon en supprimant la cyclosporine.
L'étude RMR bénéficiait d'une subvention de Wyeth.